Après deux sessions de réouverture/rééquipement avec Lolo, nous voici fin prêts pour tenter l’ascension de cette petite grande voie sans prétention sur le petit massif voisin de Saint-Péray. Pour le coup, ce sera une escalade familiale car Bibi nous rejoint aussi.
Rendez-vous vers 10h sur les crêtes, on s’équipe, on cache les affaires dans une petite cavité rocheuse, puis nous descendons au pied de la voie par le chemin bien planqué et bien pentu tracé par les parents les semaines précédentes.
Petit briefing au pied de la voie pour se mettre d’accord sur le cheminement et pour expliquer les rudiments de la grande voie à Bibi, puis je me lance dans l’attaque de la première longueur.
Après un départ sur la rampe de la première longueur (2 points), il faut traverser sur une vire terreuse (1 vieux piton + 1 plaquette) et attaquer un pilier (1 plaquette + 1 vieux piton) en allant bien à gauche plein gaz, ce n’est pas le plus instinctif, mais c’est le plus propre et le rocher est bien meilleur.
Le premier relai (2 plaquettes non reliées mais avec 4 maillons rapides pour le rappel + 2 vieux anneaux à éviter) se trouve sur le pilier. Confortable seul, ce relai l’est moins à deux puis plus du tout à trois 😆
Une fois au relai, je fais monter Bibi puis Lolo pour ce petit échauffement pas si simple.
C’est le moment d’attaquer la deuxième longueur, que je décide d’enchaîner avec la troisième, puisque nous n’avons pas encore refait à neuf le deuxième relai.
Il faut oser se lancer pour aller clipper la première dégaine (1 plaquette), puis on a droit à une escalade plus facile jusqu’à la suivante (1 plaquette), mais je choisis de cravater une souche d’arbuste car il y a une petite dizaine de mètres entre les deux.
Encore une plaquette, un vieux piton, puis un bon petit pas d’escalade plein gaz (un point) et je me rétablit sur le second relai composé de deux vieux pitons et d’une vieille plaquette bricolée. J’enchaine directement avec la troisième longueur.
Après quelques pas vraiment pas simple (1 point, engagé), je sangle une deuxième souche d’arbuste et je me retrouve au niveau d’une belle cavité complètement invisible des crêtes et du pied des falaises.
De là, il faut enchainer avec un pas d’escalade pas simple et engagé que je protège avec un coinceur. Ça mérite de poser une plaquette en rab. La sortie des difficultés se fait en trouvant un gros arbre au travers duquel on passe après y avoir cravaté une sangle.
La sortie se fait sur un dièdre-fissure raide mais prisu de 5 ou 6 mètres (1 point) qui permet de sortir la voie et de faire relai dans un bon gros arbre tout au bord de la falaise.
Je donne le go pour Bibi qui rejoint R2 sans trop de difficultés. Elle y attend Lolo a qui je demande de « démonter le relai ». Plus tard le soir, en rangeant le matos je trouve au fond de mon sac une sangle avec 4 maillons rapides… Lolo a vraiment démonté le relai complètement, ne laissant que les plaquettes 😆 À noter donc que R1 se fait maintenant sur deux plaquettes simples 😉
Lolo nous rejoint sans problème. Le temps d’une photo souvenir et on replie le matos pour redescendre tranquillement par les chemins de randonnée familiaux bien connus des gens du coin. Une belle petite aventure sur les traces de Livanos et des scouts du coin… l’oncle Pierrot, Alain Robert… et toute la bande de grimpeurs du bassin valentinois de l’époque. C’est pas majeur, mais c’était sympa de refaire cette petite voie « historique » en famille, et aussi pour marquer les 60 ans de Lolo ♥️
Ci-dessous, l’itinéraire que nous avons réouvert : en bleu, les plaquettes ajoutées et en rouge les anciens pitons. Les relais ne sont pas reliés. L’ensemble fait 80m de développé environ, D-
, IV
avec quelques pas de V
sur rocher médiocre à bon.
À noter : la voie se trouve sur une falaise « sauvage » et non sur un site sportif. C’est du « terrain d’aventure ». Ce n’est pas un site d’escalade officiel et il n’y a aucune chance que cela le devienne.
Il y a de l’engagement, l’équipement est light.
Le travail de rééquipement réalisé a pour simple but de retracer un itinéraire historique du massif afin de permettre à quelques amis de s’y aventurer.