Une sortie un peu particulière cette fois-ci, car il ne s’agissait pas vraiment d’aller grimper sur une petite falaise de couenne comme à notre habitude.
Pour le coup, le terrain de jeu se trouvait à deux pas de la maison sur cette bonne vieille falaise de Crussol. Versant Est – côté Guilherand-Granges, ce qui généralement veut tout dire pour les grimpeurs du coin : ça sent le terrain d’aventure impraticable voire… moche et potentiellement dangereux.
L’idée vient de mon père Lolo, qui avec ma mère Bibi arpente les chemins de Crussol chaque semaine à la recherche de nouveaux sentiers à réouvrir voire inexplorés. J’avais un jour de congé, il était dispo, donc la veille de ce lundi où nous avions prévu une balade sportive père et fils à Crussol. Nous avons commencé à échanger via Facebook sur la trace qu’ils avaient ouverte le matin même conduisant du pied des falaises côté Granges vers la ligne de crête du massif, au pied du Doigt de dieu, un piton rocheux qui se détache du versant Est de la petite montagne de Crussol.
Sur l’une de leurs photos de ce fameux monolithe, j’ai remarqué l’apparition d’une plaquette qui n’était pas là auparavant. J’ai cru comprendre qu’elle avait été posé par quelque confrères locaux.
Avec un coinceur, une sangle pour assurer la descente, et un peu de courage, il devait être possible de se hisser au sommet du doigt dans une sécurité relative, et sans le formuler directement, nous avons convenu de prendre le nécessaire avec nous : baudriers, mousquetons, une dégaine, 2 coinceurs, et une corde de randonnée toute fine… au cas où l’idée viendrait de gravir le Doigt de dieu.
Partis du bas, nous avons fait une seconde passe sur le chemin ouvert la veille. Lolo a dû sortir le sécateur et la scie pour ouvrir une belle arche végétale puis en contournant habilement les pierriers et passages trop dangereux, nous sommes arrivés au doigt.
D’en bas, une petite cheminée facile en IV permet de rejoindre la jonction entre la falaise et le doigt. Lolo s’installe auprès d’un buis solide côté falaise, et je m’en vais poser un coinceur sur le rocher faisant la jonction. Celui-ci pourrait certainement être remplacé par une sangle.
Je clippe ensuite une dégaine dans la plaquette placée par les confrères mystérieux (ou pas). Reste à faire le pas entre les rochers de jonction et le doigt. Au départ, je pensais poser un coinceur intermédiaire dans une des fissures disponibles lors de l’ascension.
Au moment du départ, je préviens mon assureur : il me semble plus simple de monter directement au sommet et de passer une sangle autour de l’un des 4 pitons rocheux formant le sommet du doigt.
Même en chaussures de sport, l’escalade ne prend pas très longtemps et reste facile. 4-5 pas d’escalade facile (en IV, bien évidemment assez engagés) me conduisent facilement au sommet. À l’aide d’une sangle, je passe un premier relai me permettant de sécuriser le sommet. J’y monte pour poser pour la photo.
Vient – assez rapidement – l’heure de la redescente. Nous avons convenus de laisser la sangle ainsi qu’un skiff en guise de relai. Je descend tant bien que mal, et finit par me rétablir sur la jonction rocheuse.
Aux répétiteurs : attention à la descente qui est assez piégeuse et engagée.
Merci Lolo de m’avoir offert ce bon moment… si ce n’est pas l’escalade la plus agréable, sécurisée, difficile que j’ai pu faire, elle restera toute ma vie un de mes plus beaux moments partagés en falaise ♥️
Voies (cotation — hauteur) | Description |
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Doigt de Dieu (4b) | Escalade facile mais avec pas mal d’engagement et d’exposition. |
Audras 5 mai 2021
Merci, fils, pour ce joli récit.
À refaire avec Bibi et peut être d’autres.
Ce fut un beau moment pour moi aussi.
Bises, Papa.